porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

mardi 3 mai 2011

Gualberto Alvino

(Rome, 1953) Depuis sa thèse de doctorat sur Antonio Pizzuto, il n’a cessé de s’intéresser aux « irregolari » de la littérature italienne, comme Stefano D’Arrigo, Vincenzo Consolo, Sandro Sinigaglia ou Nanni Balestrini. Il a collaboré à de nombreuses revues scientifiques, mais il publie aussi, à partir des années 80, des nouvelles, des traductions (Blake, Eliot, Thomas) et des poésies. En 2008, sort son premier roman, Là comincia il Messico et en 2010 un recueil de poésie Da caccia, da séguita e da ferma (Mirkal Ebook).


Pepe

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . Pour Aurora, toute proche

déjà au premier tiers de son cours
à bien y regarder
pendant qu’il dormait avec son grand-père sur leur lit de feuilles
dans la moiteur crissantes à chaque mouvement

il paraissait parler dans son sommeil
vomissement rots accès de fol’amor alors qu’il comptait

les poires cueillies par les filles d’un quatrième lit, les changeait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. en talents
ne savait même pas son nom
quatre femmes et pas une reine

pedicabo et inrumabo
la dernière morte en tombant à cause d’un philologue ivre

dans une taverne défoncée
un demi quintal sur la tête, un fœtus à quelques jours
elle devait être ma mère, son cheval Baron
accourait au premier sifflet

son fils semblait plus vieux que lui, il l’appelait papounet
en touchant son torse de son menton à son passage saluait
bien bas de modeste manière
tel un rhabdomant avec son ancestrale baguette de merisier
tu peux marcher sans ?
cette façon fin de siècle presque rustre

un pain farci deux bières brûlantes
d’office sur la table vendredi jour de marché il y avait presque . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . .. . . .toujours

le soleil les filles les montres étincelantes des frères
tous ses petits-enfants conduisaient les camions

selon 4 ça sent le sous-bois les champignons trop vieux
9 dit qu’au milieu de l’aire il y a une trappe
couverte d’un bout de tonneau aplati sous lequel
s’ouvre grand tout un monde preuve en est que

la puanteur les murs lépreux
la tante belge ne revenait que pour se baigner dans la rivière

et en ramener l’odeur aux copains de la mine plongeait
trois fois d’un tronc puis battait ses chemises
sur les pierres les pétrissait en remuant
les hanches pour son symbiote de mari posté
sur la centrale ses moustaches acérées Charleroi
vibraient à chaque bouffée

saxophone sur le petit doigt bandes d’enfants
apprends-nous la musique

des poissons sortaient leurs petites têtes des trous au rythme de
il fumait sans filtre en toussant non sans pudeur puis
repartait avec des rires la tache d’humidité au plafond
ce fut le premier tableau qu’il vit

tel est le destin de tout précurseur
exactement

j’y retrouve tous les éléments
du premier au dernier

difficile à croire mais une étymologie ne se cherche pas elle se trouve
du cercle au centre
du centre au cercle
lui conférant sa tonalité particulière
embardées hors des analyses de style
libre complètement exempt de
perturbatrices interférences
avec une fougue de cruciverbiste

en démêlant le fil de l’écheveau embrouillé
tout un enchevêtrement d’images chacune avec son

arôme celles des songes ne sont plus allumées
s’organisent par groupes souvent en conflit

et dire qu’ils ne peuvent pas se passer
l’un de l’autre, du reste on le sait
les faibles vont vers les faibles
de forts il n’y en a pas et pourtant les cuirasses

sembleraient du meilleur alliage
mais il ne faut pas croire que l’herméneutique

soit déformation c’est un contresens
étant donné que l’œuvre n’est pas forme mais tension

on dit l’interprétation est d’autant plus authentique qu’elle
évite de se livrer à la distorsion
demande pourquoi l’œuvre devrait devenir part
de notre présent

je ne sais mais il est clair dès cet instant
que l’amour infini pour la langue

je le revendique, le droit d’affirmer
en pleine science et conscience
est la première étape d’un parcours
florebat olim
rayonnant
en mille directions

qu’adviendra-t-il du cerisier ?

[Inédit en volume]

........................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . .© les auteurs et CIRCE _________________________


Pepe-transduction

[en/- tradu/cen/isant/do]
Per/our Aurora, toute pro/chessima
pro
à t de s c
bn der
= RESTES .. . . . . . . . .dorm su d ((spathes))
crant
sem parl so
r t fol’amor a
le pre e le fi d’ qua lt, le a n talent

______________


déj/già nel primo au premier terzo/iers de/l suo/on cors/ours/o

a/ à be/ien y ve/regarder/e

mentre pendant qu’il dorm/ait/iva col avec son nonno grand-père su/r/l / un giaciglio lit di/e sponze feuilles

dans la
nell’umidore moiteur cr/iss/occhiant/esi a/à ogni chaque girata mouvement

il
sembr/l/ava/ait parlasse/er nel dans son so/mmeilnno

vomissemen
t/o ru/ots/ti accès/essi de/i fol’amor alors qu’i/invece/l cont/compta/

le/s pe/oire/s rac/cueilli/olte/s da/ par/le/s fi/lle/glie/s di/un qua/trième/to le/it/to le/s tramut/change/ava/it i/en talent/s/i



(transcr. J.Ch. Vegliante)