porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

mercredi 1 décembre 2010

Italo Testa

Italo Testa est né en 1972 à Castell'Arquato. Il enseigne la philosophie politique à l'université de Parme. Il a publié en revues ; puis le recueil Biometrie, dont il dit qu'il veut "mesurer ou scander la vie", en 2005 avec Manni (Lecce) ; en Allemagne, une édition trilingue de Venezia doppia (en 2008) et récemment La divisione della gioia (Massa, Transeuropa ed.) dont nous avons traduit la section ci-dessous.



. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Mattinale

Matinale



1.

Fincantieri, 3 a.m.

trois heures du matin. les pelles mécaniques
découpent en champs bleus la nuit :

aux arrêts d'autobus le sternum
se soulève, s'abaisse, suit son rythme

sourd, éclairé par la lueur
du gaz qui s'enflamme sur les chantiers.

celles aux coins, à qui le passant
a vendu hier son innocence

regardent immobilisées les phares
entre les containers nus sur l'esplanade.

sans appétit pourra se nourrir
le chauffeur insomniaque au kiosque

où une aiguille descend sur la langue
si on n'attaque pas la vie à coups de dents :

et avec la lumière qui déferle sur les avenues
le dégoût essaime, et ton souffle peut

se rapprocher de celui des autres
qui aiguisent leurs talons contre les poteaux

semblables, toujours, sous cette apparence
aux buses à l'affût sur les vallées,

les voitures filent et agrippent,
déposent les os parmi les feuilles :

trois heures du matin, les pelles mécaniques
fendent encore la nuit, et immobile

le héron tapi sur les rochers
rêve de sa proie parmi les salicornes :



2.

Saipem, 6 a.m.

la lumière plus que tout, et les citernes
blanches, alignées le matin

comme un troupeau dispersé dans l'azur

et puis les grues qui tournent leur ombre
sur le mur et, lustrées, émergent de l'eau

pour combler les vides entre les nuages :

chaque chose salue quand, tout blancs,
étincellent les câbles haute tension

dans la poussière suspendue de l'aube

et à flots les coquelicots teignent
le blé encore vert et entourent

les piliers de béton en construction.

chaque chose s'est laissée voir
par le trou des toiles orangées

des clôtures aux bords des chantiers :

les gravats dorés, des flaques d'eau
de pluie derrière les bétonnières

inertes et revêtues de lumière.

chaque chose depuis la voiture qui passe
se montre incompréhensible et claire :

la carrière et les bancs de gravier,

ta tête ensommeillée, ma vie
conduite à travers la vitre parmi les choses

abandonnées sur les dunes herbeuses :


3.

Cryon, 7 a.m.

il n'y a rien d'autre
que le coquelicot et le genêt
qui brille dans les chantiers :

sous un câble un merle
regarde le ciel émaillé, immobile
sur la boue luisante

entre les pylônes
une bave de lumière dénoue
filaments et trames végétales
au-dessus de la Cryon

dans le blanc immaculé
un nuage de fumée
encore pour un instant
suspendu, déjà parti.

* * *


Bancs de gravier et lumière poussiéreuse
et un canal qui brouille le sommeil :
la dorure, le matin large
rampe le long de l'autobus qui roule.
le lent cortège des remorques
sur l'asphalte déjà chaud et brillant,
la germination insidieuse des ailantes
cachés sur les bas-côtés, parmi les franges
lustrées, dans un fouillis de feuillage
le vol résiduel d'un héron
et déjà entrevues, dans la fuite des branches,
les sèches calcinées par la lumière.


. . . . . . . . .. .. . . .. . . .. . . . . . . .De : La divisione della gioia (2010)

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . .©.les auteurs et CIRCE

jeudi 4 novembre 2010

Nadia Campana

Nadia Campana, poeta, è nata nel 1954 a Cesena e morta suicida a Milano nel 1985. Queste sue poesie sono state pubblicate postume nella raccolta intitolata 'Verso la mente', edita da Crocetti nel 1990. Nadia Campana ha tradotto Le stanze di alabastro di Emily Dickinson (Feltrinelli 1983) e scritto diversi saggi sulla letteratura (Polena, 1991).


I gelsomini dell'azzurro...

. . . . . . . . . . . . . . . . ."Misura della voce"

Les jasmins de l'azur
fleurissent par vengeance
défigurant l'ombre spectrale
qui avale en criant le jour,
ses qualités dans des formes
effrayées et pures sous le vrombissement de l'avion
sous le méridien,
qui-sait-où dans une ampoule
des multitudes d'élytres
se calculent :
la rose me pense qui est close
la paille me pense humide bien plus
étroite m'attend tranquille la tanière
qui creuse des coups autour
de la bouche du puits pressant les bords
dans le fossé qui sait ce que je retrouve


***


Nous, la longue plaine, imaginaires
nous engloutit comme des sacrements dans la nuit

Tu as été une quantité précise
dans la pluie qui saisit les visages

Mais à présent dans chaque coin de la pièce
nous attendrons en dehors de l'explosion
un bois que moi, ici,
j'ai construit (laisse-moi faire)
prodiges choisis par le hasard, peupleraies à parcourir !

Le tendre est au milieu et à l'intérieur
humilité d'une porte
en écoutant les trains, tout à côté, comme
une fièvre dans le souvenir précisément

Regarde le champ
Il est calme démesuré, ce matin.


***


L'obscurité comme un bien

Toutes les douceurs sont aux doigts
de rose l'habit se teint
le long de l'azur plein, comme je t'appelais
pour m'effacer, ici-bas, je te prie.
Pour toi, je te, je suis toi
qui me contient dans le tremblant recours
de ton silence viens à ma rencontre
horizon et élargis-le.
Comme des branches contre le ciel j'entrai en lui
une espèce élue de son coeur
comme des mondes rêvés par des myriades de rêves
déracinés au centre presque s'enfonçant
disons.


. .. . .De : Verso la mente, 1990, a cura di M. De Angelis & G. Turci

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . © les auteurs et CIRCE

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mercredi 6 octobre 2010

Felice Piemontese

Felice Piemontese, est né en 1942 et vit à Naples. Il est journaliste à la Rai et critique littéraire au "Mattino". Il a notamment publié le roman Epidemia (ed. Pironti, 1989), Autodizionario degli scrittori italiani (1990) et un recueil de poésie intitulé La città di Ys. Plus récemment, il a publié Dottore in niente (Marsilio) et Fantasmi vesuviani (Hacca, 2009).


1)


aggiungo che siamo seduti (con molto piacere) al solito

bistrot di place de la Contrescarpe, carissimo

e inutilmente chic (questi erano un tempo

i luoghi della racaille, ma Parigi,

direbbe M. de la Palisse…), e bevendo

parecchi bicchieri di brouilly, fresco

come talvolta usano in Francia, finiamo

a parlare degli amici scomparsi, proprio

come fanno i vecchi. L., dico, aveva ancora

tanti progetti, basta pensare di essere

immortali, diceva, anche se sappiamo bene

che non è vero (e lui lo sapeva già

meglio di tutti). Un altro quartino

di rosso ci fa ricordare di quando

scrivemmo, insieme, un testo che intitolammo

L’eternità commestibile”, e il titolo

ci piaceva moltissimo, il testo anche, e lo mandammo

in giro per il mondo (avevamo amici

dappertutto, tutti convinti che fosse il momento

di cambiarlo, il mondo). Un ultimo bicchiere

di vino servirà forse a tenere lontani

i folletti del terrore, per un po’, ma è lunga

la notte



j'ajoute que nous sommes assis (avec grand plaisir) à l'habituel

bistrot de la place de la Contrescarpe, très cher

et inutilement chic (ici c'était autrefois

le quartier de la racaille, mais Paris,

dirait M. de la Palisse...), et, en buvant

force verres de brouilly, frais

comme on le sert parfois en France, nous finissons

par parler des amis disparus, exactement

comme font les vieux. L. - dis-je - avait encore

tant de projets, il suffit de penser que l'on est

immortel, disait-il, même si nous savons bien

que ce n'est pas vrai (et lui le savait déjà

mieux que tous les autres). Un autre petit quart

de rouge nous fait nous rappeler de cette fois

où nous écrivîmes, ensemble, un texte que nous intitulâmes

"L'éternité comestible", et le titre

nous plaisait beaucoup, le texte aussi, et nous l'envoyâmes

à travers le monde (nous avions des amis

partout, tous persuadés que c'était le moment

de le changer, le monde). Un dernier verre

de vin servira peut-être à tenir à distance

les lutins de la terreur, pour un peu, mais elle est longue

la nuit


2)

diceva che l’osteria è il centro del mondo,

l’amico poeta Gerald Bisinger, perché l’osteria

è l’unico posto in cui

si può parlare di tutto, di donne e del

mangiare, di vino e di cronaca

nera, di politica, dei capricci del gatto, e perfino

di poesia. Per il festival (arrivò

con un bagaglio pesantissimo, perché si portava

dietro, scoprimmo poi, decine di bottiglie) riuscimmo

a trovargliene una, di osteria, sotto Castel

dell’Ovo, dove trascorse gran parte

del tempo da solo, bevendo pessimo vino

rosso, fin quasi a inebetirsi. Era più triste

di un lutto, come avrebbe detto qualcuno, ma riuscì

a leggere le sue poesie, in italiano, e senza

incespicare, con un piacevole

accento. Vado ogni giorno con la soprelevata

dal quartiere di Friedenau a Wannsee, a Berlino,

diceva, così mi vedo un bel pezzo

di mondo, ed è piuttosto piacevole,

in fondo. Da tempo ci siamo persi di vista,

e di un poeta è difficile sapere

anche solo se è vivo o è morto. Adesso

che il Muro non c’è più, e il pezzo di mondo

a sua disposizione è diventato

più grande, me lo immagino

in una bettola di Kreuzberg (così di moda,

però) o di Prenzlauer Berg mentre fa chiarezza,

come diceva lui, sulla morte e le malattie,

magari sperando ancora che la vita ci riservi

qualcosa di


il disait que le café est le centre du monde,

l’ami poète Gerald Bisinger, parce que le café

est l’unique endroit où

l’on peut parler de tout, de femmes et de

bouffe, de vin et de faits

divers, de politique, des caprices du chat, et même

de poésie. Pour le festival (il arriva

avec un bagage extrêmement lourd, car il emmenait

avec lui, nous le découvrîmes ensuite, des dizaines de bouteilles) nous avons,réussi

à en trouver un, de café, sous Castel

dell’Ovo, où il passa la plupart

du temps seul, buvant un méchant vin

rouge, presque jusqu’à s’abrutir. Il était plus triste

qu’un deuil, comme aurait dit quelqu'un, mais il réussit

à lire ses poésies, en italien, et sans

bafouiller, avec un agréable

accent. Je vais tous les jours par la route surélevée

du quartier de Friedenau à Wansee, à Berlin,

disait-il, comme ça je vois un beau morceau

de monde, et c’est plutôt agréable,

au fond. Depuis longtemps nous nous sommes perdus de vue,

et il est difficile de savoir, d’un poète,

ne serait-ce que s’il mort ou vivant. Maintenant

que le Mur n’est plus là, et que le morceau de monde

à sa disposition est devenu

plus grand, je l’imagine

dans une gargote de Kreuzberg (tellement à la mode,

pourtant) ou de Prenzlauer Berg tandis qu’il s’éclaircit les idées,

comme il disait, sur la mort et les maladies,

peut-être en espérant encore que la vie nous réserve

quelque chose de


3)

è facile sentirsi a casa, in qualsiasi città

della Spagna. Gli amici sono cordiali, e di notte

si può passeggiare a lungo nelle strade

deserte, perdendosi senza paura,

come un’anima in attesa del traghetto.

Un “altrove” che potrebbe funzionare, se pensassi

che esiste ancora un futuro. Invece

penso sempre più spesso – oltre che

alla mia – alla fine

del mondo, al momento in cui la vita

scomparirà dalla terra. In un film

ho visto il ferro che arrugginisce,

il cemento sgretolarsi, il legno e la carta

decomporsi, spegnersi

le luci artificiali, e tutti i circuiti

elettrici ed elettronici. Ovunque

tornano a crescere erba e piante,

anche a causa dell’azoto

prodotto dagli incendi

che più nessuno spegne.

Così, in pochi anni, di queste orgogliose

città restano solo rovine. Tra le molte

specie animali che si giovano della

catastrofe, ci sono le termiti, ma per fortuna

anche i gatti


like a soul waiting for the ferry (come un’anima in attesa del traghetto) è un verso di Ted Hughes


il est facile de se sentir chez soi, dans n’importe quelle ville

d’Espagne. Les amis sont cordiaux, et la nuit

on peut se promener longtemps dans les rues

désertes – se perdant sans peur,

comme une âme qui attend le ferry.

Un « ailleurs » qui pourrait fonctionner, si je croyais

qu’il existe encore un avenir. Au contraire,

je pense de plus en plus souvent – non seulement

à la mienne – mais à la fin

du monde, au moment où la vie

disparaîtra de la terre. Dans un film

j’ai vu le fer se rouiller,

le béton s’effriter, le bois et le papier

se décomposer, s’éteindre

les lumières artificielles, et tous les circuits

électriques et électroniques. Partout

les herbes et les plantes repoussent,

à cause, aussi, de l’azote

produit par les incendies

que personne n’éteint plus.

Comme ça, en quelques années, de ces villes

orgueilleuses ne restent que des ruines. Parmi les nombreuses

espèces animales qui profitent de la

catastrophe, il y a les termites, mais heureusement

les chats aussi


. . . . . .. . . . . . . . . . © les auteurs et CIRCE

. . . . . . . . . . . . . . . . . .

dimanche 29 août 2010

Franca Grisoni

Les poèmes de Franca Grisoni (Sirmione, 1945), sont écrits dans le dialecte lombard des rives sud du Lac de Garde. L’usage de sa langue maternelle répond à l’exigence de faire parler une perception immédiate, à la recherche de la vérité contenue dans toute chose.
Son premier volume, La böba (Genova, San Marco dei Giustiniani, 1986) reçoit le prix Bagutta, Opera prima. Parmi ses recueils, De chi (Milano, Scheiwiller, 1997) est lauréat du Prix Viareggio et L’Ala (Dogliani, Liboà, 2005) reçoit le prix Biagio Marin. Un choix de ses poèmes a paru en 2009 chez l’éditeur Morcelliana de Brescia.


...............................Ma chel saur...


Mais cette saveur de pêche
que je guette quand je croque,
où suis-je allée la chercher
si je ne la trouve pas dans le fruit.
Et ici j’ai bien des pêches,
et elles sont bien mûres
et elles ont une bonne odeur
mais je n’y trouve pas la saveur,
celle-là, juste de pèche,
et pourtant elle dégouline
et picote sur les joues
mais c’est qu’elle n’en a pas assez,
elle reste un peu en retrait
de celle que j’ai dans mes pensées.

................ ;;; ;;; ;;;.................De : La böba, 1986

................... ;;; ;;; ;.....;; ;;; .. trad. du brescian Lucrezia Chinellato



.......................... ;;; ;;; ..............;........;; ;;; ...© les auteurs et CIRCE

mardi 6 juillet 2010

Florinda Fusco

Florinda Fusco, née à Bari, spécialiste de la poésie d'Edoardo Cacciatore et d'Amelia Rosselli, publie en revue et dans différents sites web (cf. Cepollaro); elle a édité en recueil linee (Rapallo, Zona, 2001) et Il libro delle madonne scure (Mazzoli, prix A. Delfini 2004); des extraits figurent dans l'anthologie Parola plurale, Sossella 2005.



il risveglio…


***

le réveil , , , , , , , , et puis réunir les pieds
(il ne faut jamais réunir les pieds, les pieds ne portent pas la croix)

se lever ou ne pas bouger tourner la tête attendre que la pointe de lumière
tombe sur le front attendre avec les mains attendre que le ciment
arrête le pied , , , , que l'eau immobilise l'eau

je vois le jour , , , , c'est le jour à marcher sans pauses

le réveil , , , , , la respiration pour combler le jour , , , , soulever la tête
difficile de se lever car difficile de se lever

, , , le jour s'est ouvert , , , , , , le sol s'est ouvert , , , , , la terre est légère
la poule qui court ne doit pas se cacher

pouvoir courir sans personne , , , , , , la poule qui court ne doit pas se cacher
pouvoir courir avec son propre corps
, , , , , , , , avoir un corps


***



je ne sais pas où se jettera ce fleuve énorme de goudron
avec des boîtes de pinces à linge des dentifrices si ma tête contre
la tienne deviendra une noire souris qui couine ou des sandales
en bois qu'on achète au marché et quand tu utilises les voyelles
comme voyelles et les neurones suivent tes coups quand tu te cognes contre
mon thorax qui se dresse doucement comme un fer et quand la
coque est infermable et tu promets qu'arriveront les dromadaires et

tu racontes que dans les escaliers je trouverai le roi avec mes vêtements d'hiver
sur les bras

je ne sais pas à présent quel est le terrain je ne sais si la coque
sera dure ou marchera doucement comme le pied
les enflures aux genoux
quel est le trône ? quel trône était-ce ? et le don se donne ? ou tout existe
dans la digue dans le filet et dans la laine , , , , dans le matelas de la décharge

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , dans la couverture avec du terreau l'insecte
cogne encore contre le doigt la note est dans les trois clés le duvet a poussé le ,

,, , , , , , , , , , ,, ,, , , , ,,, ,, , ,, , ,, , , , , , , , , , , , , , , , , sang bat dans le pied
je ne vais pas

,,,,, ,, , ,, ,, ,, ,,,, ,,, ,, ,, , ,,,, ,, ,, ,, , , ,...,,,, , , ,, , , , , , , , , © les auteurs et CIRCE

jeudi 3 juin 2010

Alberto Pellegatta

Alberto Pellegatta est né à Milan en 1978. Ses poésies ont été publiées dans de nombreuses revues ainsi que dans l'anthologie de Mario Santagostini I poeti di vent’anni (Stampa, Varese 2000), dans celle de Maurizio Cucchi Nuovissima poesia italiana (Garzanti) et dans Almanacco dello specchio (Mondadori 2008). Il a obtenu le Prix National de Poésie de la Ville de Meda en 2002 et le Prix Amici de Milan en 2002. Il traduit depuis l'espagnol et collabore à des revues. Parmi ses publications, citons Paratassi (Edb Edizioni Milano) et Mattinata larga (Lietocolle, Faloppio 2002).

,,,,,

Oxydation des étoiles sur les rails.

Tu es d'une espèce adaptée

tu montres le côté le plus fier du conflit

les ruines sordides, les impuretés délicieuses.

Origine des formules, typhon ou lubie,

toi, ange révoqué.



de : Paratassi (Edb Edizioni Milan 2007) et Nuovissima poesia italiana (Mondadori 2004)


*


Salon des Refusés


Les allusions onctueuses des saints

révèlent un zodiaque de chambres.


Le paysage fond dans le gris

et la ruine a aboli le soleil,

les collines ressemblent à un cerveau.


Touches, modules du sommeil. Prisons

et cordes.


de : Almanacco dello specchio Mondadori (2008)


*

Primo Premio Biennale Cetonaverde Poesia – Prima edizione :

S'abandonne, sans poids ni âme

à l'eau acrylique.

Fait le mort, tandis que le fond

ignore les carpes et les chats, se dégonfle

et ces rives inhalent

un paysage d'oxyde et d'étoiles


(de la piscine au bois, à la chambre à coucher, amour)


Ainsi il s'enfonce dans le corps naturel

et le vert circule en lui,

glissant et secret.

Les échelles débordent sur le pré musical

et le soleil ne sert plus à rien.

Le chant, inquiet, suit une grammaire

primitive, végétale.


Ce projet ne prévoit pas d'avenues,

de cadrans, ni de métros

mais des horizons allergiques et des lumières flexibles.



© les auteurs & CIRCE